Inspecteur Gadget : Souvenirs gadget du Club Dorothée à l’ère Disney

Inspecteur Gadget : Souvenirs gadget du Club Dorothée à l'ère Disney
Inspecteur Gadget : Souvenirs gadget du Club Dorothée à l'ère Disney

Inspecteur Gadget, c’est l’un de ces génériques qui suffisent à nous renvoyer aussitôt dans le salon familial, goûter à la main, juste avant le Club Dorothée. Derrière ce policier gaffeur bardé de gadgets se cache pourtant une histoire de coproduction internationale ambitieuse et le flair d’un producteur français visionnaire : Jean Chalopin.

Aux origines de Gadget

La série animée Inspecteur Gadget voit le jour en 1983, coproduction américano-franco-japonaise portée par le studio français DIC Audiovisuel. Andy Heyward suggère le concept d’un inspecteur truffé de gadgets, Bruno Bianchi dessine le personnage, et Jean Chalopin structure le projet, pilote la production et co-crée l’univers. L’idée est simple mais géniale : un policier cyborg maladroit, sauvé en permanence par sa nièce Sophie (Penny) et le chien Fino (Brain), affrontant l’organisation MAD du mystérieux Docteur Gang.

Grâce à DIC, Inspecteur Gadget marque l’entrée de Chalopin sur le marché américain et s’inscrit dans la même veine que d’autres coproductions franco-japonaises cultes comme Ulysse 31 ou Les Mystérieuses Cités d’or, qu’il a également produites. La série originale compte deux saisons, diffusées au milieu des années 80, et devient rapidement une franchise avec téléfilms, produits dérivés et relances ultérieures.

Jean Chalopin, l’architecte discret

Né en 1950, Jean Chalopin fonde DIC en 1971 et fait très vite de la société un acteur majeur du dessin animé destiné à la jeunesse. Avec Inspecteur Gadget, il ne se contente pas de produire : il co-crée le format, développe les intrigues et supervise la fabrication délocalisée au Japon, en lien avec des studios comme Tokyo Movie Shinsha.

Par Nordine Zemrak — Les séries de notre enfance : Ulysse 31, Les cités d'or., CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=72764481

Ce sens du feuilleton international permet à Chalopin de penser Gadget comme une série exportable, avec un humour visuel universel et une structure d’épisodes très lisible pour les chaînes du monde entier. Le succès du détective à imper beige ouvrira la voie à d’autres séries DIC sur le marché américain, consolidant la réputation de Chalopin comme l’un des grands artisans de l’animation télé des années 80.

Gadget et la télé française

En France, Inspecteur Gadget arrive dès octobre 1983 sur FR3, bien avant de devenir un visage familier des mercredis et week-ends TF1. Au début des années 90, la série est régulièrement programmée dans le Club Dorothée, puis utilisée comme “bouche-trou” malin lors des week-ends de Grand Prix de Formule 1, grâce à ses formats courts faciles à insérer dans la grille.

Après l’ère Dorothée, Gadget continue de suivre les enfants devenus ados puis parents : rediffusions dans TF! Jeunesse entre 1999 et 2003, passage par Canal J au milieu des années 90, puis arrivée sur Gulli dans les années 2000, preuve que le personnage reste une valeur sûre de la télé jeunesse française. Une nouvelle série en 3D lancée en 2015 vient encore moderniser la franchise tout en capitalisant sur la nostalgie des spectateurs des années 80–90.

La parenthèse Disney des années 2000

À la fin des années 90, Disney s’empare à son tour du mythe avec un film en prises de vues réelles, Inspector Gadget (1999), produit par Walt Disney Pictures. Matthew Broderick y incarne John Brown, futur Inspecteur Gadget, face à Rupert Everett en Docteur Gang, dont le visage est cette fois pleinement visible, à l’inverse du dessin animé où il restait caché.

Le film, conçu comme une comédie de super-héros familiale, ne convainc ni les critiques ni les fans, malgré son exploitation en salle et une diffusion répétée à la télévision et en vidéo, mais il donnera tout de même naissance à une suite, Inspector Gadget 2, sortie directement en vidéo en 2003, avec un nouveau comédien pour le rôle principal. Cette période Disney contribue toutefois à maintenir le nom “Inspector Gadget” dans l’imaginaire collectif international, au moment même où les rediffusions télé et les DVD font entrer la série originale dans le panthéon des dessins animés de notre enfance.

Une icône toujours en service

Aujourd’hui encore, Inspecteur Gadget reste ce héros bancal mais rassurant, mélange parfait de suspense, de gadgets improbables et de gags répétitifs que l’on attendait avec impatience après l’école. Entre la patte de Jean Chalopin, la musique entêtante et les innombrables rediffusions, la série a réussi ce tour de force rare : parler à la fois aux enfants du Club Dorothée et à leurs propres enfants, qui découvrent Gadget sur les chaînes jeunesse ou les plateformes. Et à chaque “Go-Go Gadgeto…” résonne un peu de toute cette histoire de télé, de créations françaises et de mercredis après-midi qui semblent, l’espace d’un épisode, ne jamais devoir se terminer.

A propos Damien 59 Articles
J'ai toujours été un grand fan de télévision. Je me souviens encore de mes premières expériences devant un écran, lorsque je regardais des dessins animés. Au fil des années, ma passion pour la télévision n'a fait que grandir. J'ai également été témoin de l'évolution de la télévision. J'ai vu l'arrivée des chaînes câblées, des chaînes de diffusion numérique et des plateformes de streaming. Ces changements ont bouleversé l'industrie de la télévision, mais ils ont également ouvert de nouvelles possibilités.

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