Les années 60 et 70 ont vu naître deux séries américaines incontournables qui ont marqué l’imaginaire collectif : « Jenny de mes rêves » (I Dream of Jeannie) et « Ma sorcière bien aimée » (Bewitched). Toutes deux mêlent humour, fantastique et romance, mais chacune a su imposer son style et ses personnages dans le cœur des téléspectateurs. Retour sur l’histoire, les points communs et les différences de ces deux sitcoms cultes.
Tableau comparatif : Jenny de mes rêves vs Ma sorcière bien aimée
Critère | Jenny de mes rêves | Ma sorcière bien aimée |
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Titre original | I Dream of Jeannie | Bewitched |
Créateur | Sidney Sheldon | Sol Saks |
Diffusion originale (US) | NBC, 1965-1970 | ABC, 1964-1972 |
Nombre de saisons/épisodes | 5 saisons, 139 épisodes | 8 saisons, 254 épisodes |
Acteurs principaux | Barbara Eden, Larry Hagman | Elizabeth Montgomery, Dick York/Dick Sargent |
Concept | Un astronaute découvre un génie féminin | Une sorcière épouse un mortel |
Diffusion France | Dès 1987 sur TF1, puis TMC, RTL9, AB4… | Dès 1966 sur ORTF puis rediffusions multiples |
Succès international | Fort, mais moins que « Ma sorcière bien aimée » | Immense, phénomène mondial |
Origines et inspirations
« Ma sorcière bien aimée » est la pionnière du genre : créée en 1964, elle raconte les aventures de Samantha, une sorcière millénaire qui tente de vivre une vie normale avec son mari mortel, Jean-Pierre. La série séduit immédiatement par son mélange de magie, de comédie de mœurs et de critique sociale du rêve américain.
Face à ce succès, NBC lance en 1965 « Jenny de mes rêves », imaginée par Sidney Sheldon. L’idée ? Reprendre la recette magique, mais en s’inspirant cette fois des contes orientaux : un astronaute libère une génie, Jenny, qui tombe amoureuse de lui et bouleverse sa vie quotidienne. La série s’inspire aussi du film « The Brass Bottle » dans lequel Barbara Eden jouait déjà un rôle similaire.
Points communs et différences
Points communs :
- Deux héroïnes dotées de pouvoirs surnaturels, confrontées à la vie moderne et à la nécessité de cacher leur vraie nature.
- Des intrigues centrées sur la cohabitation entre le monde ordinaire et la magie, générant quiproquos et situations burlesques.
- Un humour familial, des effets spéciaux ingénieux pour l’époque, et une critique en filigrane des normes sociales américaines.
Différences marquantes :
- Univers et inspiration : Samantha vient d’un univers de sorciers ancré dans la tradition occidentale, Jenny est une princesse des Mille et Une Nuits, issue de l’imaginaire oriental.
- Dynamique de couple : Samantha est mariée à Jean-Pierre dès le début ; Jenny, elle, rêve d’épouser Tony Nelson, qui tente de résister à ses charmes et à ses pouvoirs.
- Tonalité : « Ma sorcière bien aimée » adopte un ton plus satirique et critique envers la société américaine, alors que « Jenny de mes rêves » mise davantage sur la fantaisie, la romance et le comique de répétition.
- Succès et postérité : « Ma sorcière bien aimée » reste la référence du genre, avec une influence durable sur la pop culture et de nombreuses rediffusions et adaptations. « Jenny de mes rêves », bien que populaire, n’a jamais égalé ce succès mais conserve une solide base de fans.
Moments cultes et héritage
- Le mouvement de nez de Samantha est devenu un geste iconique, tout comme le claquement de bras croisés de Jenny pour exaucer les vœux.
- Les deux séries ont révélé des actrices charismatiques : Elizabeth Montgomery pour « Ma sorcière bien aimée », Barbara Eden pour « Jenny de mes rêves ».
- Les intrigues familiales, les gags autour de la magie et les situations impossibles ont inspiré de nombreuses autres séries, de « Sabrina, l’apprentie sorcière » à « Ma famille d’abord ».
Si « Jenny de mes rêves » a été conçue pour surfer sur le succès de « Ma sorcière bien aimée », les deux séries possèdent chacune leur charme et leur identité. Elles continuent d’être rediffusées et appréciées, preuve de leur statut culte. Entre la sorcière au nez frétillant et la génie espiègle, le match reste ouvert… mais la magie, elle, opère toujours !