L’histoire de La Cinq : Une chaîne française emblématique des années 80-90

écran avec logo La Cinq

La Cinq, première chaîne privée et gratuite en France, a marqué l’histoire de l’audiovisuel français par son ascension fulgurante et sa chute tragique. Diffusée entre le 20 février 1986 et le 12 avril 1992, elle incarne une époque où la télévision française s’ouvrait au secteur privé, sous l’impulsion du président François Mitterrand.

Naissance de La Cinq : une révolution télévisuelle

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La création de La Cinq s’inscrit dans un contexte politique et médiatique particulier. En 1985, François Mitterrand souhaite introduire deux chaînes privées financées par la publicité. Le groupe Fininvest de Silvio Berlusconi et Chargeurs Réunis de Jérôme Seydoux remportent l’appel d’offres. Inspirée du modèle italien Canale 5, La Cinq débute ses émissions le 20 février 1986 avec une programmation axée sur les divertissements, les séries américaines et les jeux télévisés.

La première soirée, intitulée Voilà la Cinq, est un événement spectaculaire où des stars françaises et internationales se réunissent pour célébrer ce lancement. Cependant, la chaîne peine à couvrir tout le territoire en raison d’un nombre insuffisant d’émetteurs, limitant son audience initiale.

Une programmation variée mais controversée

La Cinq se distingue par sa grille de programmes audacieuse : des séries cultes comme Mission Impossible et Wonder Woman, des émissions de divertissement telles que Cherchez la femme, ainsi que des événements sportifs comme le Paris-Dakar ou la Formule 1. Malgré ces efforts, les audiences stagnent souvent autour de 5 %, sauf quelques succès comme les soirées Disney ou les journaux télévisés.

La chaîne est également critiquée pour ses choix éditoriaux. Elle reçoit des amendes pour non-respect des quotas de production française et pour la diffusion de contenus jugés violents. Ces controverses nuisent à son image auprès du public et des autorités.

Déclin financier et bataille juridique

Dès 1987, La Cinq accumule des déficits importants. Les coûts élevés des programmes achetés à Berlusconi et les faibles revenus publicitaires aggravent la situation. En octobre 1990, le groupe Hachette dirigé par Jean-Luc Lagardère reprend la chaîne dans l’espoir de redresser ses finances. Malgré une refonte complète de la programmation pour en faire une chaîne familiale généraliste, les pertes continuent de s’accumuler.

En avril 1992, après avoir cumulé un passif de près de quatre milliards de francs, le tribunal de commerce de Paris prononce la liquidation judiciaire de La Cinq. Le dernier programme diffusé, Vive la Cinq, marque un adieu poignant avec un écran noir symbolisant la fin définitive d’une aventure télévisuelle unique.

L’héritage de La Cinq

Malgré son échec économique, La Cinq a laissé une empreinte durable dans le paysage audiovisuel français. Elle a ouvert la voie aux chaînes privées gratuites et expérimenté des formats innovants qui ont influencé ses successeurs. Aujourd’hui encore, elle reste un symbole d’audace et d’ambition dans l’histoire médiatique française.

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