Kiosque : la chaîne de paiement à la séance de CANALSATELLITE

Kiosque : la chaîne de paiement à la séance de CANALSATELLITE

Kiosque fut l’un des services les plus innovants proposés par CANALSATELLITE lors du lancement de son bouquet numérique le 27 avril 1996, marquant un tournant majeur dans l’histoire de la télévision française. Ce service incarnait le principe du pay-per-view (PPV), ou paiement à la séance, permettant aux téléspectateurs d’accéder à des contenus premium à la carte, sans engagement, via leur décodeur.

Historique et contexte

Le lancement de CANALSATELLITE en 1996 a ouvert la voie à une nouvelle ère de télévision numérique en France, offrant une multitude de chaînes thématiques et de services interactifs. Dès son origine, le bouquet intègre Kiosque, un service novateur qui propose aux abonnés de visionner des films récents, des spectacles, des matchs de football et des Grands Prix de Formule 1 en paiement à la séance. Kiosque démarre avec 3 chaînes, passe à 6 en mai 1996, puis à 9 en juin, et atteint 10 chaînes en 1997, avant de s’étendre à 12 chaînes en 2003.

Diffusion et fonctionnement technique

Kiosque était accessible exclusivement via le bouquet CANALSATELLITE, diffusé par satellite grâce à la technologie numérique DVB-S (MPEG-2) et le terminal MEDIASAT. Pour profiter du service, l’abonné devait disposer d’une parabole orientée sur le satellite Astra 19,2° Est, d’un décodeur spécifique fourni par CANALSATELLITE et d’une carte d’abonnement.

Le principe du pay-per-view reposait sur une interactivité inédite pour l’époque : via la télécommande du décodeur, l’utilisateur pouvait sélectionner un programme proposé sur l’un des canaux Kiosque, valider son achat, puis accéder au contenu pour une durée limitée (souvent 24h ou le temps de la diffusion en direct). Le paiement était ensuite reporté sur la facture mensuelle de l’abonné.

Contenus proposés

Kiosque se démarquait par la diversité et l’exclusivité de ses contenus :

  • Films récents, souvent en première diffusion télévisuelle après leur sortie en salle
  • Spectacles vivants (humour, concerts, événements)
  • Événements sportifs majeurs : matchs de football de Ligue 1, rencontres européennes, Grand Prix de Formule 1
  • Plus tard, des programmes spécialisés comme OM TV (chaîne dédiée à l’Olympique de Marseille) ou Playboy TV pour les contenus adultes

Le service s’est adapté aux évolutions du marché, arrêtant par exemple la diffusion de la Formule 1 en 2003 et donnant naissance à des marques comme Foot+ pour le football à la carte.

Le principe du paiement à la séance (PPV)

Le PPV, ou télévision à la carte, permettait aux téléspectateurs de ne payer que pour les programmes qu’ils souhaitaient regarder, sans souscrire à un abonnement global. Ce modèle, déjà populaire aux États-Unis pour la boxe ou le catch, a trouvé en France un terrain d’expérimentation avec Kiosque, puis Multivision sur le câble. Le PPV offrait une grande flexibilité et répondait aux attentes d’un public désireux de personnaliser sa consommation télévisuelle.

Héritage et évolution

Kiosque a été rebaptisé Ciné+/À la Carte en 2007, puis Multisports, avant de devenir Canal+ Live, recentré sur les événements sportifs. Ce service a préfiguré l’arrivée des plateformes de vidéo à la demande et des offres de streaming à la carte, aujourd’hui omniprésentes.

En résumé, Kiosque a marqué l’histoire de la télévision française en démocratisant le paiement à la séance, en offrant une expérience interactive inédite et en posant les bases de la télévision à la demande moderne. Grâce à l’innovation technologique de CANALSATELLITE et à l’essor du numérique, ce service a permis aux téléspectateurs de découvrir la liberté de choisir et de payer uniquement pour les programmes qui les intéressaient.

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